Journal de confinement "Voyages vers l'amour". Jour cinquante-trois

L'ennui a t-il disparu après ce chaos ?
De quel ennui parle t'on ? De celui que chacun peut ressentir en lui-même ? De l'ennui collectif, mais là chaque monde doit être interrogé, consulté. L'ennui est-il connu par le monde minéral, le végétal ou l'animal ? Et la terre mère sait-elle de quoi il est question lorsque l'on évoque l'ennui ?
Il est possible que chacun a sa propre réponse.
En allant me questionner au plus profond de mon être, je remonte avec la sensation que l'ennui est inséparable de l'être humain. En tout cas, et pour revenir à la question, mon ennui est resté, il a franchi le seuil de ce monde, il a traversé le chaos. C'est quelque chose qui est là, une présence soutenable, incontournable. C'est la flamme ou la source de ma créativité, de ma curiosité, de mon envie d'apprendre. C'est à observer, je veux le regarder avec rigueur et vigueur, sans fuite, droit dans les yeux. Le mien possède un son particulier, un son profond, long, je le situe entre le coeur et la colonne vertébrale. C'est peut-être plus une vibration qu'un son. Toujours cette difficulté du langage, trouver un mot pour parler de choses indicibles. Je ne lui vois pas de couleur particulière, plutôt dans les teintes claires. Aucune tristesse dans mon ennui, juste une demande de présence, un appel à être ensemble.
L'ennui est sûrement le gardien de mon feu intérieur.