Journal de confinement "Voyages vers l'amour". Jour quarante-neuf

Et la boule bleue est là, ma respiration n'est plus la même, mon coeur bat très lentement - je peux compter ses pulsations. Je suis présent dans ce minuscule espace qui devient instantanément si vaste, infini et je me transforme, je suis la boule bleue. Je ne suis plus moi qui imagine une boule, je suis la boule, rien que la boule, toute la boule.
Je pars, ma liberté est totale. De microscopique cellule, je deviens la totalité de l'univers, tout va très vite, ou serait-ce le temps qui ralenti, qui s'évapore, qui n'existe plus ? La matière précède ce que j'appelai la pensée, qui explose ; il n'y a plus de pensée. La matière sait, elle sait depuis toujours, elle sait à l'avance, bien longtemps à l'avance. Qu'est-ce que je dis, il n'y a plus d'avance. Il y a le maintenant, qui sait, qui a toutes les informations, qui les transmet à l'infini, au vide, au plein, à mon corps, à ma main, cette main qui sait, qui a l'intuition, qui connait la réponse avant la question, qui n'a même pas de question puisqu'elle sait. Ma main est chaude, elle tremble, elle découvre sa puissance, sa connaissance. Nous communiquons sans filtre.
Tout mon corps est relié à lui-même et à l'infini, chaque cellule est consciente des autres, des milliards d'autres qui en même temps sont reliées aux milliards d'étoiles.
C'est une trame en multi dimensions, je suis dans ce vécu et en même temps je peux le raconter, même si ce n'est pas facile. J'imagine que le lire doit être complexe.
Prendre des respirations, peut-être...