Journal de confinement "Voyages vers l'amour". Jour cinquante-deux

Ce n'est pas la braise qui est arrivé en premier, c'est la cendre. Une cendre fine blanc/gris, de la couleur de celle qui est passée longtemps par le feu. Ensuite ce sont des branches calcinées noires qui sont apparues et puis les pierres qui entouraient ce feu. Tout cela est placé juste au-dessus du plexus solaire, en repos sur le sternum. Une main vient chercher ce feu intérieur pour le placer à l'extérieur, dans le même état, sans qu'une seule braise ne bouge. Le feu n'est pas éteint, il ne peut pas s'éteindre, il est permanent. Une voix me demande ce qui se passe si je mets du bois sur les braises et les femmes arrivent - tout du moins des êtres humains en robe longue, de tous les âges, souriants, dansants. Les flammes se mettent à onduler entrainant tout le monde autour d'elles. Il n'y a aucun son. Le paysage s'élargit sur la forêt tout autour et plus loin des pics montagneux. Un lac surgit sous forme de nuage, un nuage blanc/gris - comme la cendre du feu. Un des bords du nuage s'écarte pour faire une ouverture et une cascade surgit, l'eau se déverse dans des grandes vasques en pierre blanc/gris - comme le nuage. Toutes les personnes en file indienne passent par l'eau, l'eau qui purifie, qui nettoie, je suis parmi elles. Nous nous retrouvons autour du feu, la nuit tombe, il éclaire les visages radieux.
L'alchimie du feu et de l'eau.