Journal de confinement "Voyages vers l'amour". Jour trente-six

La nuit a été rêveuse, je me réveille saoul de sommeil. Quelques pas dans l'herbe pleine de rosée et je sens toute la vibrance intérieure du corps, tout se met en route. Le fait de passer de la position horizontale à la verticale fait réagir toutes les mémoires ancestrales, les sens se réveillent. Ces fameux cinq sens qui sont apparus à tous, après le réveil, après le chaos. Chacun d'entre nous les avons ressentis, vécus, en même temps, comme un choc, comme une découverte de l'existence du corps.
Rien d'agréable ou de désagréable, juste vivre avec le vivant, juste sentir l'air rentrer par les narines - ce matin, plus frais que celui qui vient de sortir - passer par la gorge, par la trachée et rentrer dans les poumons, visiter le coeur, passer tranquillement le plexus solaire - bienheureux de sentir la température extérieure - et ressortir informer le dehors de la vibration interne. Un système parfait, presqu'automatique, devenu conscient.
Comme je l'ai déjà dit, mais c'est important de le répéter, le souffle règle nos pas.
Et le moyen de nous déplacer est la marche.
Avec quelques autres, nous partons voir la source, retrouver les autres sens...