Journal de confinement "Voyages ers l'amour". Jour trente-huit

Ce sont les sources qui ont demandé la présence du feu à leur côté. C'est une demande qui a été faite le jour de la grande brume, lorsque les volutes de couleur se sont rencontrées. Les sources disant que l'énergie du feu est bénéfique à celle de l'eau. Ici, il est placé à l'aval, juste à coté des céramiques recevant les offrandes. Il est permanent, gardé par les êtres humains qui se relayent pour l'alimenter, les animaux se tiennent légèrement à distance.
Le feu réchauffe les corps et développe le sens du toucher, mais sa fonction principale est bien d'être relié à la source, comme deux amants inséparables. En fait ici, rien n'est séparable, chaque particule est en communication constante avec une autre, avec les autres, toutes les autres.
La terre, le vent, l'eau, le feu, les quatre directions, le vide, jouent, chantent, vibrent, dansent... dans - pour un oeil non averti - un ballet foutraque, où les volutes colorées croisent des auras sonores. Un opéra jamais écrit car toujours changeant, surprenant, virevoltant. Une ode gratuite, commune, sans histoire, sans vainqueur... une ode à la vie.
Assis dans l'herbe, regardant toute cette beauté, tout cet invisible, les animaux et nous avons commencé à caresser l'herbe. Le feu développe vraiment le sens du toucher.